Citations de André Frossard (courtes)

L'égoïsme est en fin de compte le pire ennemi du bonheur humain.
Il semble que la foi du charbonnier soit un peu moins vive depuis la découverte du pétrole.
Il arrive que l'histoire repasse les plats mais ce sont rarement les meilleurs.
Le matérialisme libéral affiche son attachement aux droits de l'homme, mais les droits l'intéressent plus que l'homme.
Un amour qui n'a pas le sentiment d'être éternel n'a jamais commencé.
La raison déraisonne sans la foi, telle est la leçon la plus claire du siècle.
Dans le vaste laboratoire de la génétique, l'être humain a perdu sa définition.
Quand un gouvernement se trompe, il n'a qu'une solution : persévérer dans l'erreur.
Les procès finissent toujours par celui de la justice.
Tout l'art du dialogue politique consiste à parler tout seul à tour de rôle.
Les nouvelles vont parfois si vite qu'elles n'arrivent même plus à se rattraper pour se démentir.
Qu'est-ce que la foi ? Ce qui permet à l'intelligence de vivre au-dessus de ses moyens.
En France, il est indispensable de mourir si l'on tient à se faire rendre justice.
Ce n'est pas la toute-puissance de Dieu qui nous menace... mais sa douceur.
Le mécontentement ne vient pas avec l'échec, qui incite à la patience, mais avec le succès qui rend exigeant.
L'erreur de l'homme d'aujourd'hui, est de vivre "comme si Dieu n'existait pas".
Le spirituel est le dernier de nos soucis, avant de devenir le premier de nos regrets.
L'histoire, dit-on, est la mémoire de l'humanité : la politique se loge dans ses trous.
Prier, c'est exaucer Dieu.
Physiquement, l'homme est un mystère ; spirituellement, c'est un abîme.
Rien en France n'est plus fort qu'un principe. A condition, bien entendu, d'en user avec modération.
Le rêve des esprits avancés est de partir de zéro. Quand ils ne peuvent pas, ils y retournent.
En France tout revers a sa médaille.
Plus on avance dans l'exploration de l'homme, moins on lui trouve de raisons d'exister.
Il n'est pas toujours nécessaire de penser pour être libre penseur.
La maladie la plus répandue chez les hommes politiques est l'amnésie.
Le christianisme est la langue maternelle des Européens.
Les mystères sont des objets de contemplation, non des énigmes à élucider.
Dieu parle à tout le monde, mais la plupart d'entre nous ne lui laissent pas placer un mot.
Nous avons besoin de croire. Par exemple, de croire que nous n'avons pas aimé en vain.
Grâce à la télévision, on finit toujours par apprendre des vérités, mais il faut être patient et quelque peu noctambule.
La nation est une famille, le nationalisme une abstraction.
De toutes les manières d'être en retard, la pire est celle qui consiste à se croire en avance.
Si le christianisme avait été une nouvelle école de pensée, cette école serait fermée depuis longtemps.
En politique le meilleur moyen de résoudre un problème est de nier l'énoncé.
Aujourd'hui, les pouvoirs conquis par la connaissance sont plus étendus que la connaissance elle-même.
Il est plus facile d'élever une protestation que d'élever ses sentiments.
Les cimetières sont les vestiaires de la résurrection.
En France, les gouvernements ne peuvent pas s'empêcher d'empêcher les choses de s'arranger toutes seules.
Les pensées de Dieu sont des fêtes oubliées.
Le problème du chrétien devant la vérité n'est pas de la découvrir, mais de lui ressembler.
Le péché originel n'est pas une donnée scientifiquement observable. Excepté, bien entendu, si l'on consulte un miroir.
La morale internationale a fait quelques progrès dans le monde, mais elle n'a pas partout les mêmes exigences.
Les seules révolutions qui réussissent sont celles qui parviennent à conserver quelque chose.
Je n'ai jamais très bien compris pourquoi une semaine de grève s'appelle une semaine d'action.
Le métier de ministre est devenu à peu près impossible, mais cela ne semble pas décourager les vocations.
Laissez votre adversaire livrer le fond de sa pensée : en général, il vaut largement le dessus.
Les esprits sont, en général, moins affamés que les estomacs, et ils supportent beaucoup plus gaillardement la pénurie.
Il est du devoir des hommes politiques de parler : quand ils ne parlent pas, on s'imagine qu'ils pensent.
Le discours politique vole bas, mais il n'atterrit jamais.
On se demande souvent comment les hommes parviendront jamais à s'entendre, s'ils refusent toujours de s'écouter.
Les Français ne veulent pas d'une société sans lois. Comment pourrait-on les tourner, si elles n'existaient pas ?
J'appelle intellectuel celui qui brûle d'expliquer aux autres ce qu'il n'a pas comprit lui-même.
Certaines questions ne sont difficiles que parce qu'on les pose.
Certains esprits avancés le sont tellement qu'ils sont tombés dans le vide depuis longtemps.
Qu'est-ce que Dieu, sinon celui qui nous fait poser la question ?
Si les Français ne veulent pas que leurs ministres démissionnent, c'est qu'ils tiennent à les renvoyer eux-mêmes.
Si l'on connaît des riches bien pensants, on en voit rarement de bien-dépensants.
Le langage sert généralement à parler et à penser ; en politique, il sert à se taire.
Les partis ne posent de questions qu'au gouvernement. A eux-mêmes, jamais.
On parle toujours de "fanatisme aveugle", comme s'il y avait de fanatismes clairvoyants.
Semaine épouvantable : pas un seul sondage d'opinion. Tant pis, nous essaierons de deviner tout seuls nos propres intentions.
Un riche ne l'est jamais assez pour consentir à l'être un peu moins.
L'expérience prouve qu'il est beaucoup plus facile de prendre des otages que de les relâcher.