Citations de Angelus Silesius (courtes)
Arrête, où cours-tu donc, le ciel est en toi : et chercher Dieu ailleurs, c'est le manquer toujours.
La rose que contemple ici-bas ton oeil extérieur A fleuri ainsi en Dieu, de toute éternité.
Veux-tu distinguer le faux amour du vrai ?
Vois : le faux se cherche lui-même et chute dans la souffrance.
Plus tu connaîtras Dieu, et plus tu sauras que tu es incapable de lui donner un nom.
La rose est sans pourquoi, fleurit parce qu'elle fleurit,
Sans attention à elle-même, sans demande d'être vue.
Ne clame pas vers Dieu, en toi-même est la source.
Veux-tu, homme, exprimer ce qu'est l'éternité ?
Il te faut d'abord rompre radicalement avec toute parole.
L'âme a deux yeux: l'un regarde le temps, et l'autre se tourne vers l'éternité.
La rose est sans pourquoi.
On n'apprécie rien si on ne le contemple pas ; ce qui manque au monde c'est la contemplation.
Insensé l'être humain qui va boire à la mare et oublie la fontaine qui jaillit chez lui !
Homme, deviens essentiel : quand le monde passera,
Ce qui est du hasard tombera ; l'essence restera.
Celui pour qui tout se vaut n'est touché par nulle peine
Même dans le cloaque du plus profond enfer.
Homme, si tu es vide, l'eau jaillit de toi,
Comme de la source d'éternité.
L'humain est le lait, le divin le vin.
Veux-tu être fortifié, bois donc le lait mêlé au vin.
L'oeuf est dans la poule, la poule dans l'oeuf.
Celui qui s'est choisi le centre pour demeure
Circonscrit d'un seul regard la circonférence.
Si le diable pouvait sortir de son "soi",
Tu Le verrais assis bien droit au trône de Dieu.
Ami, j'arrête là. Si tu veux lire encore,
Va, toi-même deviens l'écriture et l'essence.
Le sage qui s'est porté au-dessus de lui-même
Repose quand il court, agit quand il contemple.
Homme, ta félicité tu peux la saisir toi-même :
Si seulement tu t'y disposes et y consens.
Chose heureuse je suis, si je puis être non-chose,
Inconnue, étrangère à tout ce qui existe.