Citations de Jacques Chardonne (courtes)
On ne devrait jamais se plaindre ; il y a toujours pire.
Malheureux, qui ne peut se réfugier dans ses souvenirs.
On n'a que dédain pour l'opinion des autres ; pourtant, s'ils sont de votre avis, cela rassure.
Le corps d'une femme est un secret bien gardé et une longue histoire.
Si une femme plait, elle n'est pas libre. Les femmes qui méritent d'être aimées sont inaccessibles.
On ne sait jamais qui on épouse : le mariage nous l'apprendra.
Regardons d'un oeil ingénu ce qui est neuf. La vie n'est pas faite pour le souvenir.
Sauf la souffrance physique, tout est imaginaire.
Parfois, c'est un long chemin à travers la vie que nous rejoignons notre rêve.
Il faut avoir le courage d'abandonner ses enfants ; leur sagesse n'est pas la nôtre.
Le mariage est une religion : il promet le salut, mais il faut la grâce.
Ce qui conserve l'amour, c'est un peu de résistance de part et d'autre, un léger désaccord essentiel.
Personne n'est exactement à sa place, Dieu merci ; une stricte justice serait intolérable.
Vu au microscope, l'amour est un pullulement d'erreurs, de faux pas, de désaccords.
Le véritable amour partagé ignore l'inquiétude. Il sait sa force.
Pour agir, il faut une forte dose de défauts. Un homme sans défauts n'est bon à rien.
C'est ramer contre le courant qui vous tient à la même place.
Rien de précieux n'est transmissible. Une vie heureuse est un secret perdu.
Le couple, c'est autrui à bout portant. Choisir c'est se livrer.
La vie est courte ; si elle était longue, où en serions-nous ?
La paresse est nécessaire. Il faut la mêler à sa vie pour prendre conscience de la vie.
Quand on se plaint de tout, il ne vous arrive rien de bon.
Les susceptibles embrouillent tout, par trop de sensibilité.
Quelle responsabilité que d'écrire ! Donner de l'espoir sans motif, décourager sans raison.
Le plaisir physique n'a qu'un rang subordonné aux yeux des âmes tendres et passionnées.
Il n'est d'amour sans fidélité... ni jalousie peut-être.
Ce qu'il faut surmonter nous défait.
Il n'y a de paradis que pour les anges.
Une certaine idée de l'amour est une preuve de civilisation raffinée, comme la belle prose.
Je ne connais qu'une distraction dans la vieillesse : être utile. C'est sortir de soi.
On écrit suivant l'inspiration.Tout vient sous la plume par accident.
La nature n'aime pas les mâles ; ils sont destinés à s'entre-tuer.
Vivre c'est faire crédit.
Souvent on appelle la vie les bêtises que l'on fait.
Nos souvenirs ce sont des tombes ; là aussi sont nos secrets.
L'amour est une accélération de la vie.
Le monde est plein de braves gens qui ne voient partout que des gredins.
Ce n'est pas une idée qui inspire un roman, c'est une émotion légère, pareille au désir.
On croit agir, et l'on est entraîné.
La solitude est propice aux révélations de l'esprit.
Vivre ensemble, c'est se meurtrir l'un l'autre.
Un écrivain est un homme qui a de la chance ; le talent, c'est une chance.
Vivre trop vieux, c'est perdre jusqu'à ses souvenirs.
Un homme, ce n'est pas assez pour une femme, ou bien c'est trop.
Dans la vie acceptée, il y a quelque chose qui est plus que la vie.
L'homme conserve dans l'amour ses traits particuliers. Une femme est toujours transformée par l'amour.
L'amitié ne supporte qu'une vision épurée, qui est la vraie.
On ne fait rien d'utile pour le prochain, sauf les livres.
Penser à quoi ? A rien. Cela se nomme la sagesse.
L'amour pour durer a besoin de s'instruire sans cesse.
Les sentiments viennent parfois d'un travers de l'esprit.
Il faut un peu de savoir, mais ne pas toujours remuer cette sauce.
L'amour, c'est beaucoup plus que l'amour.
Il faut beaucoup d'années pour apprendre certains mots d'amour.
Les maux réels affectent moins les hommes que l'idée qu'ils se font de leur condition.
La liberté, c'est le droit au soupir.
On abîme la vie en acceptant n'importe quoi à la place du meilleur.
Le monde échappe à un cerveau raisonnable ; il ne permet que des religions.
On croit agir, on est entraîné.
Quand on refuse tout, on peut se permettre tout.
J'appellerai libéral celui qui respecte la vie.
Le poète, c'est l'homme attentif à des riens.
Les hommes seraient plus heureux si on leur parlait moins de bonheur.
Les meilleurs divertissements sont les plus futiles.
Ce sont les critiques qui font la littérature.