Citations de Jean Baudrillard (courtes)
La séduction est de l'ordre du rituel, le sexe et le désir de l'ordre du naturel.
Un jugement négatif vous satisfait plus encore qu'une louange, pourvu qu'il respire la jalousie.
L'eau en poudre : il suffit de rajouter de l'eau pour obtenir de l'eau.
La tristesse de l'intelligence artificielle est qu'elle est sans artifice, donc sans intelligence.
Si la mort était un service public, il y aurait des listes d'attente.
La femme n'est pas en position de désir, elle est en position, bien supérieure, d'objet de désir.
La coïncidence de choses heureuses est heureuse. Mais la coïncidence de choses néfastes est heureuse elle aussi.
L'art publicitaire consiste surtout en l'invention d'exposés persuasifs qui ne soient plus ni vrais ni faux.
Le hasard, c'est le purgatoire de la causalité.
Le plaisir de l'eau sur les lèvres est supérieur à celui de boire.
Rien n'emplit mieux une main qu'un sein.
La neige n'est plus un don du ciel. Elle tombe exactement aux endroits marqués par les stations d'hiver.
Les masses sont l'inertie, la puissance du neutre.
Femme vêtue : obligation de voir, interdiction d'y toucher. Femme dévêtue : obligation de toucher, interdiction de regarder.
Ce qui passe de mode entre dans les moeurs. Ce qui disparaît des moeurs ressuscite dans la mode.
Certaines femmes ne rêvent que de gagner un homme. D'autres, plus rares, ne rêvent que de les perdre.
On ne peut distinguer le sublime de l'agréable que parce que le souvenir vous en serre le coeur.
Agiter le thème de l'exception culturelle française, c'est chercher à se réhabiliter comme on sauverait les meubles.
La mort elle aussi brille par son absence.
Il suffit de parler d'une femme à une autre femme pour éveiller en elle l'idée de la remplacer.
Les surprises de la pensée sont comme celles de l'amour : elles s'usent.
La seule manière de résister au mondial, c'est la singularité.
Toute grande pensée est de l'ordre du lapsus.
Rien ne sert de mourir, il faut savoir disparaître.
Si le destin est implacable, c'est qu'on a pas su lui plaire !
La télévision ne connaît pas la nuit. Elle est le jour perpétuel.
Les statistiques sont une forme d'accomplissement de désir, tout comme les rêves.
Le pouvoir n'existe plus que comme un simulacre.
La télé : chaque image y est un évanouissement sans lendemain.
Le spectacle de la machine qui produit du sens dispense l'homme de penser.
Une dépense, c'est-à-dire une richesse manifestée, est une destruction manifeste de la richesse.
L'énergie amoureuse dépensée, c'est la sérénité de l'état de faiblesse.
La beauté n'est pas négociable, puisque personne ne peut lui offrir l'équivalent de ce qu'elle est.
Les citoyens sont si souvent sondés qu'ils en ont perdu toute opinion.
Que les choses soient celles qu'elles sont, fait qu'elles sont vraies.
Nous ne voulons plus d'un destin. Nous voulons une histoire.