Citations de Racine (courtes)
Les vrais amis n'imitent que les vertus dans leurs amis. Les flatteurs imitent les vices.
Un traître en nous quittant Nous affaiblit bien moins qu'un lâche défenseur.
Au joug depuis longtemps, ils se sont façonnés ; ils adorent la main qui les tient enchaînés.
Elle eut soin de peindre et d'orner son visage. Pour réparer des ans l'irréparable outrage.
Qui veut voyager loin ménage sa monture.
Ma foi, sur l'avenir bien fou qui se fiera : tel qui rit vendredi, dimanche pleurera.
L'amour, toujours, n'attend pas la raison.
Que le jour recommence, et que le jour finisse, Sans que jamais Titus puisse voir Bérénice.
Je chéris ta personne et je hais ton erreur.
Ma vengeance est perdue s'il ignore en mourant que c'est moi qui le tue.
Je ne trouve qu'en vous je ne sais quelle grâce, qui me charme toujours et jamais ne me lasse.
Un coeur noble ne peut soupçonner en autrui La bassesse et la malice Qu'il ne sent point en lui.
Ne me suis point, si ton coeur en a larmes Prévoit qu'il ne pourra commander à tes larmes.
L'amour le plus discret Laisse par quelque marque échapper son secret.
Mais sans argent l'honneur n'est qu'une maladie.
J'embrasse mon rival, mais c'est pour l'étouffer.
Ce n'est plus une ardeur dans mes veines cachée : C'est Vénus tout entière à sa proie attachée.
Je ne sais de tout temps quelle injuste puissance Laisse le crime en paix et poursuit l'innocence.
Un bienfait reproché tient toujours lieu d'offense.
Et qui peut immoler sa haine à sa patrie Lui pourrait bien aussi sacrifier sa vie.
On apprend à hurler avec les loups.
Elle flotte, elle hésite : en un mot, elle est femme.
Celui qui met un frein à la fureur des flots Sait aussi des méchants arrêter les complots.
Point d'argent, point de Suisse.
Hâtons-nous aujourd'hui de jouir de la vie ; Qui sait si nous serons demain ?
Et les étoiles à leur tour, Comme torches funèbres, Font les funérailles du jour.
Il oppose à l'amour un coeur inaccessible : Cherchons pour l'attaquer quelque endroit plus sensible.
Gardez de négliger Une amante en fureur qui cherche à se venger.
Il n'est point de secrets que le temps ne révèle.
Le bonheur de l'impie est toujours agité, Il erre à la merci de sa propre inconstance.
Allez, le temps est cher : il le faut employer.
Songez-y bien : il faut désormais que mon coeur, S'il n'aime avec transport, haïsse avec fureur.
Hé bien ! filles d'enfer, vos mains sont-elles prêtes ? Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur vos têtes ?
J'aime... à ce nom fatal, je tremble, je frissonne.
C'est dans les villes les plus peuplées que l'on peut trouver la plus grande solitude.
Que ne peut l'amitié conduite par l'amour ?
Combien tout ce qu'on dit est loin de ce qu'on pense !
Qu'une âme généreuse est facile à séduire !
Ainsi de leurs flatteurs, les rois sont les victimes.
Puisse le ciel verser sur toutes vos années Mille prospérités l'une à l'autre enchaînées !
Il faut se croire aimé pour se croire infidèle.
Ainsi que la vertu le crime a ses degrés.
Mon intérêt seul est le but où tu cours.
Il commande au soleil d'animer la nature.
L'amour a d'autres yeux que le commun des hommes.
Si Titus est jaloux, Titus est amoureux.
Toute l'invention consiste à faire quelque chose de rien.
Un père en punissant, Madame, est toujours père : Un supplice léger suffit à sa colère.
On ne peut vaincre sa destinée.
D'une mère en fureur épargne-moi les cris.
Cet ennemi barbare, injuste, sanguinaire, Songez, quoi qu'il ait fait, songez qu'il est mon père
La terre a moins de rois que le ciel n'a de dieux.
La vérité s'accorde avec la renommée.
Indigne de vous plaire et de vous approcher, Je ne dois désormais songer qu'à me cacher.
L'hymen chez les Romains n'admet qu'une Romaine.
Je n'aurais jamais cru être capable d'une si grande solitude.
Une extrême justice est souvent une injure.
Et je saurai peut-être accorder quelque jour Les soins de ma grandeur et ceux de mon amour.
Je t'aimais inconstant, qu'aurais-je fait fidèle ?
Et les plus malheureux osent pleurer le moins !
Plus l'offenseur m'est cher, plus je ressens l'injure.
Et jamais on n'a vu la timide innocence Passer subitement à l'extrême licence.
Le jour n'est pas plus pur que le fond de mon coeur.
Le bonheur des méchants comme un torrent s'écoule.
Le lâche craint la mort, et c'est tout ce qu'il craint.
Ainsi que par César, on jure par sa mère.
Que j'ai sur votre vie un empire suprême, Que vous ne respiriez qu'autant que je vous aime ?
Je meurs si je vous perds ; mais je meurs si j'attends.
Il y a bien de la différence entre détruire le principal fondement d'une fable, et en altérer quelques incidents.
L'on hait avec excès lorsque l'on hait un frère.
L'argent ne nous vient pas si vite que l'on pense. Chacun de tes rubans me coûte une sentence.
Jésus se fait entendre à l'âme qui sommeille, Et l'appelle à la vie, où son jour nous conduit.
Ce qui est échappé aux spectateurs pourra être remarqué par les lecteurs.
C'est peu que de vouloir, sous un couteau mortel, Me montrer votre coeur fumant sur un autel.
Je crains votre silence, et non pas vos injures.
Qu'est-ce qu'un gentilhomme ? Un pilier d'antichambre.
Vous êtes empereur, seigneur, et vous pleurez !
La foi qui n'agit point, est-ce une foi sincère ?
Si la foudre d'abord accablait les coupables !
Il est temps de montrer cette ardeur et ce zèle Qu'au fond de votre coeur mes soins ont cultivés.
Peut-on haïr sans cesse ? Et punit-on toujours ?
Dieu veut-il qu'à toute heure on prie, on le contemple ?
Il faut des châtiments dont l'univers frémisse ; Qu'on tremble en comparant l'offense et le supplice.
Quelques crimes précèdent toujours les grands crimes.
Je l'ai trop aimé pour ne point le haïr.
Vous n'avez qu'à marcher de vertus en vertus.
Quand vous saurez parler de comédies et de romans, vous n'en serez guère plus avancé pour le monde.
Dieu vous ordonne-t-il de tenter l'impossible ?
La douleur qui se tait n'en est que plus funeste.
Et je dois d'autant moins oublier la vertu Qu'elle-même s'oublie.
Aimer un être, c'est le rendre transparent.
Il ne faut point d'esprit pour être homme de guerre.
J'adore le Seigneur, on m'explique sa loi, Dans son livre divin, on m'apprend à la lire.
Les témoins sont fort chers, et n'en a pas qui veut.
Les malheurs sont souvent enchaînés l'un à l'autre.
Chercherons-nous toujours de l'esprit dans les choses qui en demandent le moins ?
Comptez-vous vos soldats pour autant de héros ?
Qu'on hait un ennemi quand il est près de nous !
Sous quel astre ennemi faut-il que je sois née !
Pressez : demandez tout, pour ne rien obtenir.